Affirmer que le régionalisme prend de plus en plus d’ampleur au Bénin est un secret de Polichinelle. Il est devenu - à tort ou à raison - la nouvelle grille de lecture de tous les phénomènes sociopolitiques ou économiques au Bénin. Ses manifestations vont de la recherche de l’équilibre interrégional dans la promotion des cadres de l’administration, aux nominations aux postes politiques de direction en passant par les postes électifs. Mais en tournant dos au principe sacro-saint de la redistribution équitable des ressources tant financières qu’humaines d’un pays y compris la compétence, sans que ceci n’ait fait l’objet d’un débat citoyen, on s’écarte de la construction d’une Nation. Bien entendu, le caractère légitime du sentiment ethnique, voire des comportements visant à faire valoir son appartenance à une communauté sociolinguistique spécifique ne sont pas des attitudes à incriminer. Tout au contraire, elles témoignent de la richesse culturelle et identitaire d’un pays. Par contre, ces comportements font le lit à l’exclusion sociale et à la division s’ils ne sont pas mis au service du développement et au profit de l’intérêt général. Cette publication reflète les discussions et arguments émis lors de la cinquième soirée politique organisée par la Friedrich-Ebert-Stiftung Cotonou au sujet du régionalisme et l’urgence de la cohésion sociale. Le concept des soirées politiques est conçue sous forme de débats contradictoires visant à offrir une plateforme d’échange.