L’aspiration à l’unité syndicale au Bénin relève un grand défi qui alterne continuité et rupture au gré de l’action centrifuge des forces du pluralisme ou du monolithisme syndical. Né pendant le colonialisme en tant qu’émanation du mouvement syndical français, le syndicalisme au Bénin est au cours de l’histoire devenu un moyen de lutte du peuple dahoméen dans sa quête pour l’indépendance. L’avènement du renouveau démocratique a cristallisé depuis les années 90 le pluralisme syndical avec pour conséquences le morcellement et la fragmentation du paysage syndical qui ne trouve aucune justification ni en termes de démarcation par rapport à des lignes idéologiques, ni en termes de nouveaux projets syndicaux porteurs de nouvelles valeurs syndicales hormis la cacophonie des ambitions des dirigeants syndicaux. La dilution du pouvoir syndical rend difficile la pratique du dialogue social qui se fossilise de plus en plus du fait de ses nombreuses imperfections. Dans ce contexte, l’étude sur le paysage syndical au Bénin poursuit l’objectif d’analyser les mutations subies par le mouvement syndical au Bénin, d’explorer les perspectives offertes par cette évolution marquée par le pluralisme syndical, l’émiettement, la fragmentation et la dilution du pouvoir syndical. L’étude déplore également les champs de force qui façonnent et  structurent le mouvement syndical dans ses grands traits.